2 juillet 2016
6
02
/07
/juillet
/2016
20:24
Passant,
regarde ce grand arbre
et à travers lui
il peut suffire.
Car même déchiré, souillé,
l'arbre des rues,
c'est toute la nature,
tout le ciel,
l'oiseau s'y pose,
le vent y bouge, le soleil
y dit le même espoir malgré
la mort.
Philosophe,
as-tu chance d'avoir l'arbre
dans ta rue,
tes pensées seront moins ardues,
tes yeux plus libres,
tes mains plus désireuses
de moins de nuit.
Yves Bonnefoy, La longue chaîne de l'ancre
En hommage à un grand poète
qui vient de s'éteindre