4 juin 2009
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18:11
J'en ai passé, de longs moments,
à contempler le flux et le reflux
de cette masse immense.
Masse presque plane à certains moments,
tant le temps était serein.
Bleu marine, certes.
Mais un bleu qui vire
au gré de la lumière, de la marée, de la position du soleil.
D'un bleu sombre, presque gris,
en passant par toute la gamme des bleus
pour terminer vers le turquoise, alors qu'elle laisse paraître les fonds sableux une fois qu'elle se retire.
J'ai passé de longs moments,
à me faire caresser par les doux rayons du soleil,
et à tourner les pages des nombreux livres que j'avais emmenés. Parmi ceux-ci, un recueil poétique, paru en format de poche chez Gallimard, dont je vous avais déjà parlé ici. Une histoire de bleu, de Jean-Michel Maulpoix, dont voici un extrait :
L'un d'entre nous parfois se tient debout près de la mer.
Il demeure là longtemps, fixant le bleu, immobile et raide comme dans une église, ne sachant rien de ce qui pèse sur ses épaules et le retient, si frêle, médusé par le large. Il se souvient peut-être de ce qui n'a jamais eu lieu. Il traverse à la nage sa propre vie. Il palpe ses contours. Il explore ses lointains. Il laisse en lui se déplier la mer : elle croît à la mesure de son désir, cogne comme un bâton d'aveugle, et le conduit sans hâte là où le ciel a seul le dernier mot, où personne ne peut plus rien dire, où nulle touffe d'herbe, nulle idée ne pousse, où la tête rend un son creux après avoir craché son âme.
à contempler le flux et le reflux
de cette masse immense.
Masse presque plane à certains moments,
tant le temps était serein.
Bleu marine, certes.
Mais un bleu qui vire
au gré de la lumière, de la marée, de la position du soleil.
D'un bleu sombre, presque gris,
en passant par toute la gamme des bleus
pour terminer vers le turquoise, alors qu'elle laisse paraître les fonds sableux une fois qu'elle se retire.
J'ai passé de longs moments,
à me faire caresser par les doux rayons du soleil,
et à tourner les pages des nombreux livres que j'avais emmenés. Parmi ceux-ci, un recueil poétique, paru en format de poche chez Gallimard, dont je vous avais déjà parlé ici. Une histoire de bleu, de Jean-Michel Maulpoix, dont voici un extrait :
L'un d'entre nous parfois se tient debout près de la mer.
Il demeure là longtemps, fixant le bleu, immobile et raide comme dans une église, ne sachant rien de ce qui pèse sur ses épaules et le retient, si frêle, médusé par le large. Il se souvient peut-être de ce qui n'a jamais eu lieu. Il traverse à la nage sa propre vie. Il palpe ses contours. Il explore ses lointains. Il laisse en lui se déplier la mer : elle croît à la mesure de son désir, cogne comme un bâton d'aveugle, et le conduit sans hâte là où le ciel a seul le dernier mot, où personne ne peut plus rien dire, où nulle touffe d'herbe, nulle idée ne pousse, où la tête rend un son creux après avoir craché son âme.