Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores
Etonnons-nous des soirs mais vivons les matins
Guillaume Apollinaire, dans Le Guetteur mélancolique
B comme beauté...
Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores
Etonnons-nous des soirs mais vivons les matins
Guillaume Apollinaire, dans Le Guetteur mélancolique
Humidité abondante.
Les champignons en profitent.
Renaissance sur la vieille souche.
Sur l'écorce de pierre des grands hêtres lisses et droits,
des yeux regardent l'existence sans effroi.
Auguste Donnay, Par les routes - les hêtres.
En plein creux de l'hiver,
c'est une palette de couleurs bien terne
dans les paysages dénudés.
Et pourtant...
Le lichen a envahi une petite branche
tombée probablement un jour de grand vent.
Verdure à profusion !
Il n'y aura jamais assez
De caresses et de baisers
Sur cette terre
J'aimerais ne partager
Que douceur, tendresse et paix
Ma vie entière
Ni toi ni moi ne sommes faits
Pour la guerre
Nous sommes faits pour marcher
Résolument vers la lumière
Je ne veux plus entre toi et moi
Une quelconque intifada
Je ne veux plus te parler sabre
Je veux la grande paix sous les arbres
J'veux respirer l'air du matin
Tout frais, tout neuf qui fait du bien
Je veux remplir mes poumons d'air pur
J'veux de l'amour et pas des murs
De janvier jusqu'en décembre
Je ne veux naviguer que tendre
Je ne veux plus la moindre fusée
De longue ou de moyenne portée
Je veux un ciel bleu dégagé
Que le soleil puisse y jouer.
Julos Beaucarne
Promesse.
Pour nous faire patienter au coeur de l'hiver.
Espoir.
Le ciel bleu du matin m'a encouragée à tout laisser là et à aller faire une courte balade.
J'étais en belle compagnie.
Monsieur Héron était là. Fier. L'oeil vif.
Je me suis approchée. Il s'est envolé.
Mais il m'attendait de l'autre côté.
Tu t'imagines de tout voir, toi, avec tes pauvres yeux ? Tu vois le vent, toi qui es fort ?
Tu es seulement pas capable de regarder un arbre et de voir autre chose qu'un arbre.
Tu crois, toi, que les arbres c'est tout droit planté dans la terre, avec des feuilles,
et que ça reste là, comme ça. Ah, pauvre de moi, si c'était ça, ça serait facile.
Jean Giono, Colline.
J'ai souvent épié la gelée (...)
La gelée a toujours gardé son secret.
Marie Gevers
Vous, les habitués, vous connaissez probablement mon amour des arbres et des livres...
"Après les arbres, je me découvrais une nouvelle famille : les livres. Mais les seconds ne prenaient-ils pas corps dans la chair des premiers, n'étaient-ils pas tout autant emplis de feuilles bruissantes, chuchotantes ? Les uns et les autres puisaient dans la terre, dans l'humus et dans la boue des jours, leur force et leur élan, et ils s'épanouissaient dans l'espace, en plein vent. La sève, l'encre - un même sang obscur coulant avec lenteur, roulant vers la lumière, et frémissant de la rumeur du monde."
Sylvie Germain, Chanson des mal-aimants.