Suite logique
mais tellement fascinante à la fois...
Il y a quelques temps, la branche était nue,
comme morte.
Aujourd'hui, des fleurs délicates.
Et dans quelques temps, de beaux gros fruits
bien vivants.
B comme beauté...
Suite logique
mais tellement fascinante à la fois...
Il y a quelques temps, la branche était nue,
comme morte.
Aujourd'hui, des fleurs délicates.
Et dans quelques temps, de beaux gros fruits
bien vivants.
A moins que ce soit poires³ ...
De longues heures ainsi,
à considérer toutes les choses
suivant cette lumière qui les fait tourner à leur avantage.
Contemplant l'infini enclos dans la miniature d'un silence.
Christian Bobin, in Le colporteur
A ce propos, j'aime rappeler une remarque d'Henri Maldiney selon laquelle le substantif regard et le verbe regarder sont deux mots que bien des langues peuvent envier au français. Car la combinaison re et garder est riche en connotations. Plus que le fait de capter furtivement une vue, une image, elle évoque la reprise ou le renouveau de quelque chose qui a été gardé et qui demande, à chaque nouvelle occasion, à être développé en tant que devenir. Ajoutons que le regard comporte en outre l'idée d'égard ; il incite toujours l'être qui regarde à un engagement plus profond.
François Cheng, in Cinq méditations sur la beauté.
Douceur,
Je dis : douceur.
Je dis : douceur des mots
Quand tu rentres le soir du travail harassant
Et que des mots t'accueillent
Qui te donnent du temps.
Car on tue dans le monde
Et tout massacre nous vieillit.
Je dis : douceur
Pensant aussi
A des feuilles en voie de sortir du bourgeon,
A des cieux, à l'eau dans les journées d'été,
A des poignées de main.
Je dis : douceur, pensant aux heures d'amitié,
A ces moments qui disent
Le temps de la douceur venant pour tout de bon.
Cet air tout neuf.
Qui pour durer s'installera.
Guillevic
A l'image de la verticalité, merveille d'équilibre, qui représente une conquête, l'éveil de la conscience exige de notre part un effort d'application, une attention soutenue, qui doit s'affermir encore si nous voulons devenir pleinement humains.
Philippe Mac Leod, Sens et beauté
L'au-delà est au-dedans,
comme le ciel est ici,
maintenant.
Maurice Zundel
Vous regardez autour de vous, vous voyez un pissenlit,
et là, vous savez ce qu'il en est du soleil.
Parce que la structure est la même.
Le pissenlit, à mon sens, est comme un petit frère égaré du soleil.
Il aime tellement son grand frère, qu'il s'est mis à lui ressembler.
Dans l'infime, vous avez l'immense.
Christian Bobin, interrogé par Patrice Van Eersel.
Une nuit, alors que le vert gazon prenait une teinte dorée
que les arbres marbrés de rayons lunaires s'élevaient comme de frais monuments
dans l'air parfumé, toute la campagne vibrait
de stridulations et de murmures d'insectes, allongé dans l'herbe,
je sentais les grands espaces s'ouvrir au-dessus de moi, et je me demandais
ce que j'allais devenir - et où j'allais me retrouver.
Bien que j'eusse à peine le sentiment d'exister, j'ai senti un instant
que le ciel immense et ses amas d'étoiles étaient miens, et j'ai entendu
mon nom comme pour la première fois,
je l'ai entendu comme on entend le vent ou la pluie, mais faible et très lointain,
comme s'il appartenait non pas à moi mais au silence
d'où il était venu et où il retournerait.
Mark Strand
Un peu comme dimanche matin, au lever du soleil, accompagnée d'un magnifique concert d'oiseaux...
(...) Rien qu'aujourd'hui, je n'aurai aucune crainte.
Et tout particulièrement,
je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire à la bonté.
Jean XXIII
Beauté et bonté qui éclosent parfois de manière inattendue
comme le bourgeon de hêtre après un long hiver.