B comme beauté...
Sur l'écorce de pierre des grands hêtres lisses et droits, des yeux regardent l'existence sans effroi. Auguste Donnay, Par les routes - les hêtres.
Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores Etonnons-nous des soirs mais vivons les matins Guillaume Apollinaire, dans Le Guetteur mélancolique
Le ciel bleu du matin m'a encouragée à tout laisser là et à aller faire une courte balade. J'étais en belle compagnie. Monsieur Héron était là. Fier. L'oeil vif. Je me suis approchée. Il s'est envolé. Mais il m'attendait de l'autre côté.
Promesse. Pour nous faire patienter au coeur de l'hiver. Espoir.
J'ai souvent épié la gelée (...) La gelée a toujours gardé son secret. Marie Gevers
Tout est blanc. Le ciel est bas, gris, lourd. Grisaille ambiante. Un froid humide règne partout. La nuit est longue. Espoir : les jours allongent !
Faut-il aller à gauche ? Faut-il aller à droite ? Tout est blanc. Encore faut-il suivre la bonne direction. Morceaux d'étoiles sur l'étang givré. Pas d'oie. A gauche ou à droite Vous avez le choix !
Le ciel bleu intense La neige qui inonde le paysage de lumière Je n'ai pas pu résister Je me suis échappée J'ai marché d'un bon pas et j'ai respiré à fond. J'aime cet hiver-là !
Il y a ce matin Sur le paysage Un total silence Egalant un appel - Et tu voudrais Le transmuer en chant Guillevic, Le Chant
Tel un gâteau abondamment saupoudré de sucre glace, le paysage s'est transformé en quelques heures en féérie blanche. La nature a revêtu son blanc manteau qui lui sied si bien !
Le sens des choses n'est pas à trouver mais à créer. Antoine de Saint-Exupéry
Ses talents artistiques, on le sait, sont illimités. De temps en temps, Dame Nature s'essaie à l'abstraction. Petites touches de couleur sur l'arrière d'une feuille de tussilage. Séduction garantie de l'oeil qui passait par là !
Briser la glace. Détendre l'atmosphère. Pour que chacun s'y sente bien...
Contre-jour. Petit matin d'automne. Depuis, le vent et la pluie ont sévi. Les faines sont tombées. Les écureuils se sont régalé ! Aujourd'hui, pas de contre-jour. Grisaille et grésil au programme.
Tout est blanc. L'offensive hivernale est précoce, cette année. Tentation de balade pour fuir la ville et son cahos. Bruits étouffés. Neige qui crisse sous les pas. Et la douce chaleur de son chez soi.
Blanc comme les ailes d'un ange. Blanc comme les plumes de l'oie. Blanc comme les premiers flocons de neige.
Noir et blanc Comme les touches d'un piano. Noir et blanc Comme l'ébène et l'ivoire. Noir et blanc Comme le croquis sur la page. Noir et blanc Comme le bois humide envahi par les champignons.
Branche colorée. Fière, elle se redresse, cherchant la lumière. Depuis, la sève s'est écoulée. Les forces l'ont quittée. La pluie et les vents ont fait le reste. Aujourd'hui elle est nue. Jusqu'au prochain printemps. Droite. Branche sombre.
L'été de la Saint-Martin dure trois jours et un brin, dit le dicton populaire. Et cette année, Saint Martin n'a pas failli à sa réputation. Temps doux, très doux, depuis plusieurs jours. Mais que d'eau ! Et que de grisaille !
Entre chien et loup... Le jour donne à vivre La nuit donne à voir Tout aller clarté Tout retour obscur Obscur sur obscur La lune en miroir Il ne nous est vie Que du pur re-voir François Cheng, Qui dira notre nuit
Ce chemin personne ne le prend que le couchant d'automne Bashô
Dans la grisaille des écorces ternes, Dame Nature est attentionnée : elle a prévu des bâtons rouges ! Branches de fusain : éclats de couleur pour les jours moroses.
Elles étaient belles. Elles ont vécu. Elles se sont transformées. Elles s'éparpilleront bientôt. Ephémères. Pour renaître... plus tard.
Asters. Elles sont parmi les dernières. Elles bravent le vent et les nuits fraîches. Elles résistent au temps qui passe. Pour combien de temps encore ? Jusqu'aux premiers assauts de l'hiver. Asters.
Elle est toute ronde. Ronde comme la terre autour de laquelle elle tourne. Elle est à nouveau toute ronde. Après avoir passé par tous les stades du régime. Et c'est toujours pareil. Vingt-huit jours plus tard, elle est à nouveau toute ronde.