Mine de rien,
le printemps se prépare.
Le blé lève.
Déjà.
B comme beauté...
Mine de rien,
le printemps se prépare.
Le blé lève.
Déjà.
Il y a des moments où il faut lâcher prise
Se laisser dériver
Dans le calme et la sérénité
Rondeur généreuse des courbes
Comme chez le luthier
Dame Nature est experte
On le savait déjà
Et pourtant,
c'est un émerveillement renouvelé
Téméraire
Elle ne craint pas les nuits fraîches
Volontaire
Elle profite du soleil de midi
Audacieuse
Elle se moque des feuilles qui tombent
Peupliers alignés
Sur les bords de la route,
Qu'est-ce que cette angoisse
Que vous jetez sur moi ?
Je ne peux rien pour vous
Qu'être pareil à vous.
Guillevic
Sonate d'automne
Notes dorées sur la partition
Hymne à la lumière
Les feuilles bruissent paisiblement
A l'image de ce que dit St Jean :
Si le grain [de blé] qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruits.
Tout le silence fulgure en un chant
Dans l'éternité d'un jour gris
Au coeur du bois
que survolent d'insoucieux nuages
Tout le silence gonflé du chant
surgi des entrailles de la mésange
Rond comme la rotation de l'univers
Rond comme un coeur qui bat
Coeur humain gonflé de douceur, de douleur
de cris de vivants et de morts
Eclatant en unique chant de l'instant
Dans l'éternité d'un jour gris
que survolent d'oublieux nuages
Au coeur d'un bois
François Cheng, A l'orient de tout
A l'orée du bois
Rond comme le grain de maïs
La pluie l'a fait pousser.
Le soleil l'a fait mûrir.
Le vent l'a décoiffé.
Il est prêt à être récolté.
Je suspends mon heur
Au poème
Comme l'araignée
S'accroche à son fil.
Guillevic