Une amie me fait connaître la prière de l'escargot. Et je ne résiste pas à l'envie de la partager avec vous.
Alors, à défaut d'un paradis de salades à offrir à l'escargot, j'ai humblement un peu de verdure bien tendre sous la main !
Seigneur,
Essayez donc un peu
De marcher sur un pied
En portant Votre ciel sur le dos !
Moi,
Je me traîne, je me traîne.
Poursuivi par ma trace irisée,
Ballottant la montagne creuse
De ma petite maison...
Mais où se tirebouchonner
Contre jardiniers et volailles ?
Avouez-le, Seigner,
Vous m'avez fait la vie dure !
M'avoir donné tant d'ennemis !
Et tout juste
pour mesurer l'étendue
de mon impuissance,
ces deux yeux au bout de leurs cornes
comme deux petits périscopes craintifs.
Seigneur, Vous le savez,
Quand on se traîne, on se plaint !
Ne vous offensez pas
De ce coeur misanthrope,
Mais que surviennent,
Pour son allégement,
Un solitaire paradis de salades
Et la tiédeur d'une pluie d'orage...
Ainsi soit-il !
Carmen Bernos de Gasztold.
Merci , chère Arlette !