Passant,
regarde ce grand arbre
et à travers lui
il peut suffire.
Car même déchiré, souillé,
l'arbre des rues,
c'est toute la nature,
tout le ciel,
l'oiseau s'y pose,
le vent y bouge, le soleil
y dit le même espoir malgré
la mort.
Philosophe,
as-tu chance d'avoir l'arbre
dans ta rue,
tes pensées seront moins ardues,
tes yeux plus libres,
tes mains plus désireuses
de moins de nuit.
Yves Bonnefoy, La longue chaîne de l'ancre
En hommage à un grand poète
qui vient de s'éteindre
Plus on va loin en soi, plus s'élargit notre ouverture au monde comme aux autres.
Il n'y a là rien de paradoxal : la vision s'accroît avec le recul.
Elle se clarifie dans la paix,
elle s'étend par le silence qui la pénètre.
C'est à une fête infinie
que nous invitent les plus humbles choses -
les fruits comme les pierres, les herbes comme les astres -
et il nous faut, pour en jouir,
apprendre ce toucher immédiat de l'esprit
dont les peintres ont le privilège.
:
"La beauté n'est pas le joli, elle est le vivant. Est beau ce qui est vivant, ce qui jaillit de la vie, ce qui honore la vie. Au coeur de notre quotidien, tout est sujet à émerveillement et à gratitude. Faire l'expérience de la beauté nous agrandit, ouvre notre coeur à la joie, nous libère du mental et du négatif." Dans ce blog, je fais miennes ces paroles de Brigitte Sénéca.