Le silence pousse la lumière
à dire du bien
de ce qu'elle touche
Guillevic
B comme beauté...
Le silence pousse la lumière
à dire du bien
de ce qu'elle touche
Guillevic
Ainsi, prendre soin des mots, s'occuper des mots par une attention plus grande, revient à prendre soin de la vie (...)
La parole assure le lien avec notre profondeur. Elle ne se contente pas d'exprimer, elle explore aussi.
Philippe Mac Leod, Habiter les mots
La poésie,
ce n'est pas forcément des vers, des rimes.
Un poème est une tentative
de nous ouvrir les yeux
pour voir ce qu'on ne regarde plus.
Jean Cocteau
Je suis un arbre,
et je sens un Arbre vivre en moi,
et cet Arbre de surcroît
m'est un revivre.
François Cassingena-Trévedy, Etincelles
Vraie Lumière,
Celle qui jaillit de la Nuit ;
Et Vraie Nuit,
Celle d'où jaillit la Lumière.
François Cheng, in La vraie gloire est ici
Pas d'unité de puissance
Pour mesurer le printemps,
Cette saison où la terre
Est comme un livre
Qui s'ouvre
Pas facile à lire,
Guillevic
Joyeuses Pâques à tous !
C'est en silence, en grand silence, que l'on entend couler, que l'on entend passer ; que l'on entend passer la vie ; que l'on entend passer les vies les unes dans les autres ; que l'on entend passer, maintenant, l'Autre-Vie dans la vie ; que l'on entend passer, finalement, la vie dans l'Autre-Vie.
François Cassingena-Trévedy, Etincelles IV
La petite flamme bouge encore en toi
après la nuit sainte.
Tu ne peux l'abriter avec tes deux mains,
tu brûles sans la voir
mais tu en reconnais dehors les couleurs
sur la tulipe aiguë à côté du blanc,
les nids de primevères au fond du verger,
les fleurs de prunier qui brodent les nuages,
comme si tu étais dans la confidence.
Le printemps cette année
passe enfin par toi.
Jean-Pierre Lemaire, Le printemps des hommes
Au cœur de l'arbre, il y a du bois.
Au cœur du bois, il y a la planche.
Et de deux planches
on fait la croix
qui tient Dieu dans ses branches
Graeme Allwright
Le ciel en nuit s'est déplié
Et la lune semble veiller
Sur le silence endormi.
Tout est si pur et clair,
Tout et si pur et si pâle dans l'air
Et sur les lacs du paysage ami,
Quelle angoisse, la goutte d'eau
qui tombe d'un roseau
Et tinte, et puis se tait dans l'eau.
Mais j'ai tes mains entre les miennes
Et tes yeux sûrs, qui me retiennent,
De leurs ferveurs, si doucement ;
Et je te sens si bien en paix de toute chose,
Que rien, pas même un fugitif soupçon de crainte,
Ne troublera, fût-ce un moment,
La confiance sainte
Qui dort en nous comme un enfant repose.
Emile Verhaeren, Les heures claires